Rezension Le Monde de la Musique Juin 2005 | Patrick Szersnovicz | 1. Juni 2005 Œuvre « officielle » chantant la joie de créer, vocale d'un bout à l'autre,...
Œuvre « officielle » chantant la joie de créer, vocale d'un bout à l'autre, la Huitième Symphonie « des Mille » (1906) est gagnée par l'illusion que des sujets sublimes – l'hymne Veni Creator, la scène finale du Second Faust de Goethe – garantiront la sublimité du contenu. Mais la structure fermée de son premier mouvement – une stricte forme sonate – et sa polyphonie serrée sauvent l'hymne de son caractère platement édifiant.
Si toute interprétation doit venir en aide à l'insuffisance des œuvres, la Huitième Symphonie requiert une interprétation parfaite. Enregistré « live » le 24 juin 1970 à Munich, à la tête d'un orchestre et de chanteurs exemplaires, Rafael Kubelik offre une vision puissante, « moderniste » et très proche de sa – magnifique – version officielle réalisée pour DG à la même époque. Si l'on demeure assez loin de l'exaltation d'un Bernstein ou de l'enthousiasme d'un Ozawa, l'équilibre et la rapidité des tempos, l'absence de pathos donnent la priorité au tissu musical. Le chef souligne dans le « Veni Creator » tout l'acquis des symphonies instrumentales précédentes et évite, dans la « Scène de Faust », l'écueil d'une simple succession d'airs et de chœurs. La prise de son, malgré l'excellence du report, n'est pas parfaite, mais la qualité des solistes vocaux est unique dans la discographie.
Si toute interprétation doit venir en aide à l'insuffisance des œuvres, la Huitième Symphonie requiert une interprétation parfaite. Enregistré « live » le 24 juin 1970 à Munich, à la tête d'un orchestre et de chanteurs exemplaires, Rafael Kubelik offre une vision puissante, « moderniste » et très proche de sa – magnifique – version officielle réalisée pour DG à la même époque. Si l'on demeure assez loin de l'exaltation d'un Bernstein ou de l'enthousiasme d'un Ozawa, l'équilibre et la rapidité des tempos, l'absence de pathos donnent la priorité au tissu musical. Le chef souligne dans le « Veni Creator » tout l'acquis des symphonies instrumentales précédentes et évite, dans la « Scène de Faust », l'écueil d'une simple succession d'airs et de chœurs. La prise de son, malgré l'excellence du report, n'est pas parfaite, mais la qualité des solistes vocaux est unique dans la discographie.