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Rezension Le Monde de la Musique Juillet - Août 2002 | Patrick Szersnovicz | 1. Juli 2002 L’immense Troisième Symphonie (1895-1896), vision panthéiste embrassant...
L’immense Troisième Symphonie (1895-1896), vision panthéiste embrassant toute la nature, depuis les fleurs, les animaux jusqu’aux êtres humains, demeure l’un des chefs-d’œuvre les plus accessibles de Gustav Mahler, et peut-être la meilleure introduction à son art. Mais elle impose à ses interprètes une exigence particulière. Le chef ne peut se contenter de donner corps à la grande forme par le biais de la petite, et doit laisser embrasser d’un regard l’extravagance des dimensions, dont la logique dynamique et architecturale réside dans un idéal épique proche de la narration romanesque. C’est pour cela qu’un abîme sépare les grandes références (Horenstein/Symphonique de Londres – le must –, Adler, Haitink I/Concertgebouw, Bernstein I et II, Haitink II/Berlin, Barbirolli, Neumann) d’enregistrements parfois brillants mais qui ne sont que juxtapositions de blocs sonores plus ou moins ciselés.
Comme dans de remarquable Cinquième, Sixième et Neuvième Symphonies et de splendides Première (« Choc »), Deuxième (idem) et Septième précédemment parues, Rafael Kubelik dans ce cycle de concerts inédits Mahler/Radio bavaroise se montre plus libre, plus fascinant que dans sa version de studio « officielle », un rien trop rapide et burinée, réalisée pourtant à la même époque (DG, 1966). Les tempos sont assez vifs, comparativement aux enregistrements de référence signés par Horenstein, Bernstein, Haitink, et Kubelik privilégie l’absence de pathos, le dépouillement, l’économie des contrastes, des gradations dynamiques et la mise en valeur da la complexité polyphonique. L’immense premier mouvement, d’une exaltation progressive, bénéficie de couleurs fauves et d’une articulation subtile. Les mouvements médians offrent un climat davantage mystérieux et rêveur, mais le finale, évitant lui aussi toute lourdeur, séduit plus par la tension que par sa ferveur.
Comme dans de remarquable Cinquième, Sixième et Neuvième Symphonies et de splendides Première (« Choc »), Deuxième (idem) et Septième précédemment parues, Rafael Kubelik dans ce cycle de concerts inédits Mahler/Radio bavaroise se montre plus libre, plus fascinant que dans sa version de studio « officielle », un rien trop rapide et burinée, réalisée pourtant à la même époque (DG, 1966). Les tempos sont assez vifs, comparativement aux enregistrements de référence signés par Horenstein, Bernstein, Haitink, et Kubelik privilégie l’absence de pathos, le dépouillement, l’économie des contrastes, des gradations dynamiques et la mise en valeur da la complexité polyphonique. L’immense premier mouvement, d’une exaltation progressive, bénéficie de couleurs fauves et d’une articulation subtile. Les mouvements médians offrent un climat davantage mystérieux et rêveur, mais le finale, évitant lui aussi toute lourdeur, séduit plus par la tension que par sa ferveur.