Diapason | 2/2017 | Jean-Michel Molkhou | 1. Februar 2017
Des cinq coffrets que compte déjà cette passionante série (cf. nos 618, 622, 626, 631), et en attendant le dernier consacré à Haydn, le presentMehr lesen
Des cinq coffrets que compte déjà cette passionante série (cf. nos 618, 622, 626, 631), et en attendant le dernier consacré à Haydn, le present volume s’impose comme le plus inattendu: il offer l’occasion inespérée d’entendre les Amadeus dans des oeuvres dont on ne leur connaissait aucun témoignage! Leur discographie ne comportant pas une seule note de Schumann, c’est dire l’émotion de voir surgir ces interpretations du Quintette avec piano et du Quatuor n° 3. Enfouies depuis des décennies dans les archives de la Radio berlinoise, elles garden tune fraicheur unique, n’ayant jamais servi de modèle à qui que ce soit. Ecoutez cet Opus 44, ardent et passionné, témoin de la sève de leurs jeunes années (1950), aux côtés de Conrad Hansen (élève puis assistant d’Edwin Fischer) dans une prise de son monophonique qui n’en perd pas un detail, avant de vous immerger dans le Quatuor en la majeur, sommet absolu de leur art (1962). Leur presence est si palpable qu’on jurerait étre assis au premier rang, l’oeil rive sur les archets, le soufflé coupé par cette liberté de ton. Et quelle ferveur dans les voix intérieures – l’alto de Peter Schidlof!
L’Adagio surpasse tout ce qu’on avait pu entendre jusque-lá. Aucune trace des Amadeus dans Mendelssohn, si ce n’est dans le bref Capriccio grave en 1955 chez HMV? C’était avant la découverte de cet Opus 12, partition d’un lyrisme radieux, captée en 1969.
Norbert Brainin s’en donne à coeur joie, usant de son vibrato inimitable, veritable signature de l’ensemble, nous entrainant dans l’élégance féerique, innocente ou pathétique, de cet univers si propre à son auteur.
Deux autres suprises nous attendant dans le dernier CD: le Quintette en la majeur de Dvorak dans une lecture particulièrement enjouée, puis une interprétation aussi personnelle que spectaculaire du Quatuor op. 27 de Grieg. Dans les autres oeuvres, on comparer aces capitations de jeunesse avec les gravures officielles, souvent très postérieures. C’est le cas du quatuor de Verdi, beaucoup plus tendui ici en 1962 que dans la gravure DG tardive de 1979. Tous dates des années 1950, leurs Brahms sont aussi fervents que touchants dans ces bandes de Radio réalisées sans montage, qui leur laissent exprimer tant de spontanéité. On reste envoûté dans l’Allegretto de l’opus 51 n° 1 ou dans l’Agitato de l’Opus 67, sans vouloir perdre une miette de l’Opus 34 ni du dialogue Brainin / Geuser dans l’Adagio de l’Opus 115, fascine par la complicité fusionnelle avec celui qu’on surnomma le cinquième home du quatuor, l’altiste Cecil Aronowitz (ne manqué surtout pas l’Adagio du Quintette en fa majeur de Bruckner).
Des cinq coffrets que compte déjà cette passionante série (cf. nos 618, 622, 626, 631), et en attendant le dernier consacré à Haydn, le present