Diapason | 9/92 | Michel Roubinet | 1. September 1992
Trois Concertos pour violon et orgue de Vivaldi (le dernier avec un violoncelle solo), puis un véritable Concerto pour orgue de Luchesi, suivi deMehr lesen
Trois Concertos pour violon et orgue de Vivaldi (le dernier avec un violoncelle solo), puis un véritable Concerto pour orgue de Luchesi, suivi de trois Konzertsätze de J.C. Bach. Programme italien en ce sens que le "Bach de Londres" fut organiste de la cathédrale de Milan, Andrea Luchesi (1741-1801) ayant quant à lui, en vingt annés passées à la cour de l'archevéque de Cologne en résidence à Bonn, entretenu sa verve italienne natale. Chez Vivaldi, violon et orgue dialoguent, le second conservant aussi un role d'accompagnement, une main gauche nécessairement "mécanique" (basses d'Alberti, batteries) freinant un peu la droite soliste pour le plus grand profit du violon. Luchesi et Bach hissent l'orgue au rang d'unique soliste. La veine mélodique est de toute beautè, d'une grandeur et d'un faste étourdissants chez Vivaldi, plus "bourgeoise" mais pleine d'allant chez Luchesi, chez Bach enfin annonciatrice, par un chant développé à l'infini, des concertos pour piano de Mozart. Plus encore que l'orgue, on appréciera dans Vivaldi la haute tenue, belcantiste, d'une fougue et d'une fermeté radieuses, d'Ingeborg Scheerer, dirigeant une J.C. Bach-Akademie (sur instruments anciens) d'une absolue et captivante noblesse, profitant à plasir de la généreuse acoustique de l'Emanuelkirche de Cologne. L'orgue, en filigranc sur la trame de l'orchestre autant que délicatement mis en relief dans son role soliste, est sous les doigts de Johannes Geffert d'une volubilité virtuose et exigeante relevant haut la main le défi du concerto de soliste. Un grand souffle de liberté et de rigueur aux somptueuses coulers. Tiepolesque!
Trois Concertos pour violon et orgue de Vivaldi (le dernier avec un violoncelle solo), puis un véritable Concerto pour orgue de Luchesi, suivi de