Diapason | N° 739 - Décembre 2024 | Bertrand Boissard | 1. Dezember 2024
Déjà remarquée en 2007 dans la Fantaisie op. 17 et les Etudes symphoniques (ZZT, cf. n° 544), Edna Stern revient à Schumann, cette fois pour leMehr lesen
Déjà remarquée en 2007 dans la Fantaisie op. 17 et les Etudes symphoniques (ZZT, cf. n° 544), Edna Stern revient à Schumann, cette fois pour le Carnaval, mosaïque de caractères à la diversité étourdissante où les portraits cryptés (Clara, Ernestine von Fricken) alternent avec les hommages aux contemporains (Chopin, Paganini) et les figures de la commedia dell'arte (Pierrot, Arlequin, Pantalon, Colombine).
Aussi à l'aise avec les deux visages du compositeur, l'introverti Eusebius et l'exalté Florestan, Stern magnifie la robustesse (Préambule) comme la sensibilité la plus vibrante (Valse noble), la vitalité (Valse allemande) et l'élan (Promenade) aussi bien que la pudeur (Aveu). Oue ce soit dans son ampleur expressive (Chiarina) ou le foisonnement de son tissu polyphonique (Reconnaissance), le texte est richement mis en valeur.
Suivent un frémissant Intermezzo du Carnaval de Vienne puis des Scènes d’enfant où, après un début mystérieux, la verdeur et le mordant se mêlent idéalement au rêve. Stern clôt ce très bel album par un To-nal or not to-nal de sa composition, hommage à Schumann dont les cinq brèves sections enchaînées prennent leur source dans des citations d'Antonin Artaud, Walter Benjamin et Jules Michelet.
Jimin Oh-Havenith a mis le Carnaval au programme de son troisième album consacré à Schumann. Le Préambule, figé et massif, annonce la couleur par une sonorité compacte et une utilisation insistante de la pédale. Sur un Bösendorfer assez lourd, la pianiste déroule une interprétation sans guère de nuances et très premier degré, malgré çà et là quelques idées, tel cet Aveu piquant et acéré. Les Davidsbündlertänze, par la fantaisie moindre de la partition, conviennent mieux à ce jeu franc et vigoureux qui ne cherche pas midi à quatorze heures et d'une simplicité parfois bienvenue (Einfach du cahier II).
Déjà remarquée en 2007 dans la Fantaisie op. 17 et les Etudes symphoniques (ZZT, cf. n° 544), Edna Stern revient à Schumann, cette fois pour le